Une philosophie ancrée dans la vie quotidienne
D’après la philosophie chinoise et le principe du Yin et du Yang, il existe toujours deux forces opposées qui sont en harmonie l’une avec l’autre. Celles-ci alternent toujours ; un mouvement est suivi d’un repos, une phase haute est suivie d’une phase basse, la naissance est suivie de la mort etc… Ce phénomène s’observe également dans la vie quotidienne. Il est possible de se sentir très heureux et énergique un jour puis de mauvaise humeur et fatigué le lendemain. D’après cette philosophie, le Yin (en noir dans le symbole) représente tout ce qui est froid, fluide, humide, sombre et d’essence féminine (comme le ciel, la lune, la nuit, l’eau, l’hiver,…) tandis que le yang (en blanc dans le symbole) représente tout ce qui est chaud, solide, lumineux, actif et d’essence masculine (comme la terre, le soleil, le feu, l’été,…).
Ce principe est utilisé dans tous les domaines, en médecine par exemple mais aussi dans la cuisine vietnamienne. Le bon équilibre entre le Yin et le Yang assure une bonne santé. Dans le cas contraire, la chose ou l’être est menacé.
Dans ce principe du Yin et du Yang, on parle des cinq éléments que sont le bois, le feu, l’eau, le métal et la terre qui sont reliés, interdépendants et tous en évolution constante.
Le Yin et le Yang intégrés dans la gastronomie vietnamienne
Dans la gastronomie Vietnamienne, tout ingrédient appartient soit au Yin, soit au Yang. Par exemple, le poisson, les crustacés ou la courgette appartiennent au Yin contrairement au gingembre, piment, poivre et la majorité des viandes qui appartiennent au Yang. Lors de la confection d’un plat, les vietnamiens cherchent à combiner les ingrédients pour obtenir un équilibre entre l’un et l’autre. Basée sur ce principe du Yin-Yang et de ses 5 éléments, 5 goûts sont présents dans un seul et même plat : l’acide pour le bois, le piquant pour le métal, le sucré pour la terre, l’amer pour le feu et le salé pour l’eau. Par exemple, les fruits de mer qui appartiennent au Yin sont souvent cuisinés avec du poivre ou du gingembre, forces Yang. Les fruits sucrés comme la mangue ou la pastèque qui appartiennent à la force Yin sont quant à eux consommés avec du sel et du piment (force Yang).
L’exemple de la sauce Nuoc-Man
Le Nuoc-mam ou saumure de poisson est une sauce salée avec le jus de poisson, amère avec le zeste de citron, acide avec le jus de citron ou le vinaigre, piquante avec les piments et sucrée avec le sucre. Ces cinq ingrédients correspondent aux cinq éléments présents dans la théorie du Yin et du Yang. Toujours avec cette recherche de l’équilibre, pour contrer un climat chaud, les vietnamiens auront tendance à prioriser les fruits, les légumes et les produits halieutiques (frais, froid), produits du Yin par rapport aux viandes et graisses, produits du Yang. Au contraire, quand il fait froid, ils consommeront davantage de graisses et de viandes, produits du Yang qui aident l’organisme à lutter contre le froid et des repas chauds. Les repas peuvent également être réfléchis en fonction du travail des Vietnamiens de sorte à respecter un équilibre constant.